L’ÉLÉMENT EAU ET LA GUÉRISON

EN QUOI L’ÉLÉMENT EAU EST-IL UN FACTEUR DE GUÉRISON?

La guérison, qu'est-ce que c'est? Elle, qui est au cœur de nos buts actuels n'est pas un mot anodin. Pour autant, est-il question d'être malade pour parler de guérison? Une définition basique nous parle des maux du corps autant que ceux du cœur, comme dans "guérir d'un chagrin d'amour". Le dictionnaire évoque aussi bien le rétablissement voire la résurrection que l'apaisement.

Et d'un point de vue astrologique, quel rôle vient jouer l'élément EAU dans ce mieux-être du corps et de l'âme?

L'eau va et vient, tout en fluidité et en changements. Tantôt calme, tantôt agitée, elle représente nos émotions. Jamais égales. Toujours vivantes. Elles nous animent et font de nous des êtres profondément humains et vulnérables.

Associées à la Lune, les émotions ont cette spontanéité qui nous bouleverse, voire nous déstabilise. Elles font et défont nos humeurs, colorent nos expériences, laissent une empreinte énergétique parfois si vibrante qu'elle nous empêche d'avancer ou à l'inverse, qu'elle nous porte vers de nouveaux horizons, plus élevés. Qu'importe qu'elles soient agréables ou désagréables, elles nous aident à prendre conscience de nos forces et de nos faiblesses, de ce qui nous rend heureux comme de ce qui nous blesse. Parfois lourdes, parfois légères, les émotions sont impalpables et pourtant réelles et aussi de précieux guides, de l'ordre du ressenti parfaitement subjectif.

Contrairement à la Terre qui stabilise et qui conserve, l'Eau fait aller et donc évoluer. L'Eau entraîne avec elle ce qui n'a plus lieu d'être. L'Eau charrie les vieux schémas et les fait remonter à la surface sous la forme familière de nos émotions. L'eau coule comme les larmes qui purifient.

Le Cancer, lunaire, ressent et le Scorpion se charge de transformer ce qui ne va plus. Quant aux Poissons, derniers du cycle, ils laissent tout simplement aller (les pieds leur sont associés et c'est par eux que s'éliminent vers la terre les énergies indésirables).

Il serait fâcheux de réduire le Cancer à une petite bête lunatique et inconstante, s'exprimant à travers les caprices et les manières puériles. Le Cancer est celui par qui la mémoire se révèle. Les traumas du passé, les émotions non-digérées (l'estomac est l'organe associé au signe du Cancer) et donc stagnantes, les mémoires familiales ou autant de vieux déchets encombrants que l'on ne saurait garder en soi sans en pâtir sérieusement. Associé à la Lune et au monde nocturne, le Cancer est en contact direct avec le monde des émotions et de l'inconscient (dans lequel on retrouve toutes ces vieilleries précitées). Or, pour prendre conscience de l'origine des maux qui nous rongent et aller vers la guérison, c'est du côté du Cancer, dans le passé, la famille et l'enfance qu'il faut chercher. Fouiller la et les mémoire(s) et faire remonter les choses (les événements, les émotions, les acteurs de notre passé) à la surface du conscient.

Ce n'est donc pas pour rien si le Scorpion est un signe d'Eau. Il est cet indispensable nettoyeur qui ne craint pas de mettre ses mains dans ce vaste cambouis émotionnel. Pour cela, il a besoin de capter, de sentir l'énergie avec l'acuité que seul l'élément EAU permet. Un signe de Terre, d'Air ou de Feu ne le pourrait pas dans la mesure où ces énergies sont bien trop subtiles. Mais sa sensibilité n'est pas celle de l'enfant qui pleure, blessé par une remarque ou un événement. Ce à quoi le Scorpion est sensible est la charge énergétique qui habite ceux qui l'entourent. Il capte le bon comme le très mauvais. Le potentiel des uns, c'est lui qui le voit. Le masques des autres, c'est encore lui. Lucide à l'extrême, ses antennes se déploient loin et profondément. Les légendes populaires dépeignent bien souvent le Scorpion comme un personnage "tout feu, tout flamme", passionné à souhait dont la seule fonction est d'imposer son supposé caractère de chien, d'allumer son entourage tout en multipliant les intenses expériences sexuelles. N'oublions pas que les petites morts vécues sur le plan sexuel (les organes génitaux sont en analogie avec le signe du Scorpion) sont autant de métaphores pour mettre fin à ce qui n'a plus lieu d'être et de régénérer l'énergie. Comme je le soulignais dans mon article précédent, Mars en Scorpion dans un thème natal a le choix: assouvir ses instincts, sans scrupules aucuns ou mettre sa puissante énergie au service de la transformation.

Les Poissons, eux, (se) laissent aller. Ils acceptent ce qui est. Par cette abnégation et cette reconnaissance de ce qui entrave, ils s'ouvrent à de multiples possibilités et les accueillent, sans plus juger ni étiqueter (cela était le travail de leur opposé, le signe de la Vierge). Ils comprennent combien les émotions relèvent du mirage (plan astral) puisqu'elles sont la résultante d'une perception parfaitement subjective de la réalité (les pensées). Dès lors, ils acceptent de modifier leur point de vue ( à l'instar de ce que nous suggère l'arcane du Pendu qui porte surtout ses fruits au niveau spirituel) et de porter un regard nouveau sur les situations et sur leur vécu puis une attitude radicalement différente et donc libératrice (arcane de la Mort, synonyme de transformation profonde et de renaissance). Ils peuvent enfin (se) libérer, en accédant à un monde plus vaste. Ils sont, en effet, aussi ceux qui sont les plus aptes à se connecter à des instances supérieures afin de demander de l'aide. L'énergie des Poissons en porte l'amour et l'humilité nécessaire. Ils sont ceux qui compatissent profondément à la souffrance de leurs pairs. Ils sont humbles car ils sont passés eux-mêmes par la souffrance et l'enfermement. Alors, qui seraient-ils pour juger autrui? Or, la guérison, ne commence-t-elle pas au moment où l'on se sent compris? Est guérisseur qui s'ignore parfois celui qui comprend, sans juger ni blâmer. Celui-ci fait du bien, c'est certain, par le réconfort maternel, bienveillant ou religieux qu'il apporte.

Guérir, somme toute, c'est ALLER mieux, cheminer vers un mieux, en laissant aller (le stade ultime de la guérison qui consiste à se séparer de son mal). Aller de mieux en mieux jusqu'à se sentir dans son élément comme un poisson dans l'eau, autrement dit en phase avec soi-même et avec son environnement.